Conférences

Les conférences proposées dans notre programme  sont susceptibles de modifications en fonction de la situation sanitaire.

“La ville aux dames : les femmes dans la ville aujourd’hui

Anne JEGOU – MaĂźtresse de confĂ©rences en gĂ©ographie et amĂ©nagement de l’espace, urbanisme – Laboratoire ThĂ©MA, universitĂ© de Bourgogne et laboratoire CESAER, INRAE

Si les villes sont historiquement construites prioritairement pour des hommes valides et socialement installĂ©s, elles prĂ©sentent des ressources et contraintes diffĂ©rentes d’une classe sociale Ă  l’autre, d’une vulnĂ©rabilitĂ© Ă  l’autre (personnes ĂągĂ©es, handi-capĂ©es, enfants), d’un genre Ă  l’autre, constituant dĂšs lors un champ privilĂ©giĂ© pour les gender studies. L’espace urbain est genrĂ©, diffĂ©renciant des espaces plus masculins et des espaces plus fĂ©minins. Mais il est aussi genrant car il contribue Ă  la construction d’identitĂ©s sexuĂ©es. « La ville produit le genre comme le genre produit la ville » selon la gĂ©ographe Marianne Blidon.

Ainsi, les femmes apprennent jeunes Ă  dĂ©velopper la peur de l’agression dans l’espace public, alors qu’au-delĂ  du harcĂšlement de rue, le risque de violences, physiques, morales, sexuelles est bien plus Ă©levĂ© dans l’espace privĂ©. « Les “risques Ă©vidents” que courent les femmes lorsqu’elles se dĂ©placent dans l’espace public ne sont pas la consĂ©quence de leur appartenance sexuĂ©e, mais participent de la production de cette appartenance » selon la sociologue MarylĂšne Lieber. Les femmes ne font alors que passer dans la rue et dĂ©veloppent des stratĂ©gies d’évitement de certains quartiers, dressant des « murs invisibles » dans la ville selon le gĂ©ographe Guy di MĂ©o.

Depuis la vague #MeToo en 2017, des rĂ©appropriations nouvelles des espaces urbains par des groupes de femmes sont apparues : messages fĂ©ministes sur les murs, renommage des rues, performances artistiques, valorisation du matrimoine urbain. Ces rĂ©appropriations ont permis de prendre conscience que la ville est faite par et pour les hommes selon le gĂ©ographe Yves Raibaud. De fait, la sociĂ©tĂ© bourgeoise au XIXe siĂšcle puis la sociĂ©tĂ© de consommation au XXe siĂšcle ont fait de la gestion et de l’amĂ©nagement du foyer le lieu de rĂ©alisation des femmes, au dĂ©triment des espaces publics. Bien sĂ»r, les rues ont Ă©tĂ© le lieu des manifestations fĂ©ministes au XIXe et XXe siĂšcle. C’est dans les annĂ©es 1990 au Canada qu’ont dĂ©butĂ© les marches exploratoires de femmes dans les quartiers jugĂ©s insĂ©cures. A partir de 2008, les Femen se sont emparĂ©es de l’espace public d’abord pour dĂ©noncer la prostitution, en partie relayĂ©es par les slutwalks dans les annĂ©es 2010.

Tous ces Ă©clairages peuvent aider Ă  rendre les politiques publiques et les projets d’amĂ©nagement urbains plus inclusifs, par exemple au travers du gender budgeting.

mardi 7 mars 2023 de 18h15 à 20h00 à La Nef, place du Théùtre à Dijon

Expositions

En attendant de les (re)dĂ©couvrir dans nos nouveaux locaux, nous vous proposons une visite virtuelle de nos expositions “Dijon Histoire urbaine” relatant l’histoire de Dijon et “Dijon Grande Ville Viticole” Ă  la dĂ©couverte de l’histoire et de la gĂ©ographie du vignoble dijonnais.

EXPOSITION “DIJON, grande ville viticole”

ICOVIL vous invite Ă  dĂ©couvrir l’histoire et la gĂ©ographie du vignoble dijonnais Ă  travers une exposition rĂ©alisĂ©e par Jean-Pierre Chabin, en partenariat avec la Chaire Unesco : les bases gĂ©ographiques, le legs historique, la fondation et l‘expansion du vignoble au Moyen Age, l’empreinte de la vigne aux XVI et XVIIe siĂšcles, vignoble et « vin de Dijon » : les mutations, du XVe au XXIe siĂšcle


 

EXPOSITION “Dijon, histoire urbaine”

Exposition pour voyager Ă  travers l’histoire de Dijon depuis son origine jusqu’Ă  l’an 2000.

 

 

 

.